Publié dans Société

Autonomisation et lutte contre les violences - Mialy Rajoelina mise sur l'éducation des filles

Publié le vendredi, 25 novembre 2022

« Une fille qui apprend, une femme qui gagne ! » Telle est l'intitulé de l'initiative de la Banque mondiale, avec la Première dame de Madagascar. Il s'agit d'une campagne de 100 jours d'actions en faveur des filles et des femmes de la Grande île, lancée hier à l'occasion de la célébration de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.

« (…) L'éducation des filles n'est pas une menace. Au contraire, c'est une chance (…) ». La Première dame Mialy Rajoelina l'a soulignée hier à Ivandry. Une occasion pour l'épouse du Président de la République d'insister sur l'éducation des filles et l'importance de s'y investir. « Offrir aux filles et aux femmes l'éducation, les compétences, les opportunités et l'environnement qui leur permettront de devenir des acteurs de l'économie et de la société est un aspect crucial qui peut apporter ce changement, cette croissance inclusive », a-t-elle déclaré. D'ailleurs, l'association Fitia dont elle a fondé et dirige a pu mener diverses activités dans le domaine de l'éducation et l'autonomisation des femmes. La redynamisation des cantines scolaires dans 20 villages pilotes dans le Sud de l'île en fait partie. Actuellement, 6.197 filles fréquentent l'école sur 9.997 élèves inscrits, et cela grâce à la mise en place des cantines. Pourtant, la situation de déscolarisation était alarmante au début du projet en 2020, avec 3.510 enfants présents en classe sur 5.831 inscrits. 

Quant à l'autonomisation des femmes, l'association Fitia a contribué à la création d'activités génératrices de revenus dans 10 Régions de Madagascar en faveur des associations féminines. 1.797 emplois directs ont pu être créés grâce à la mise en place d'unités de transformation, la dotation de matériels ou encore l'accompagnement à travers des formations. « L'autonomisation des femmes est fondamentale pour leur sentiment d'estime de soi, leur bien-être individuel, leur capacité à jouir de leurs droits. Et parce que l'autonomisation stimule la productivité et la croissance économique à Madagascar, elle réduira ainsi la pauvreté, les mariages forcés, les grossesses précoces, l'écart entre les hommes et les femmes, qui est le plus souvent source de la violence basée sur le genre (…) », a précisé la Première dame. 

Témoignage de la Représentante de la Banque mondiale

« Nous sommes 3 filles et 2 garçons dans la famille. Notre mère, mariée très jeune, a fait le pari de nous scolariser et elle a pu le tenir », a confié hier Marie-Chantal Uwanyiligira, Représentante de la Banque mondiale à Madagascar. Outre sa conviction sur l'importance de l'éducation des filles, cette responsable a également raconté une histoire marquant sa première visite dans le Sud, il y a 3 ans. 

« J'ai été choqué qu'un jeune homme âgé d'à peine 15 ans était marié. En lui demandant comment cela est possible, il m'a dit qu'il n'avait pas le choix et qu'il aurait préféré aller à l'école », se souvient cette responsable. Elle s'est rendue chez le jeune homme en question et a pu voir sa femme âgée de 14 ans. En discutant avec ses parents, des promesses ont été faites entre les deux parties. 2 ans plus tard, le jeune homme et sa femme sont retournés en classe et les notables du village ont accepté de contribuer à la lutte contre le mariage précoce, selon le témoignage. 

La Représentante de la Banque mondiale n'a pas manqué d'avancer des chiffres à retenir quant à l'importance de l'éducation des filles et l'autonomisation des femmes. Selon les statistiques avancées, 28 % des femmes sont analphabètes tandis que 10 % des travailleuses sont des salariées. Mais le pire, c'est que 40 % des femmes ont été mariées avant l'âge de 18 ans. Comme Michelle Obama, elle reste convaincue qu'« aucun pays ne pourra jamais vraiment s'épanouir s'il étouffe le potentiel de ses femmes et se prive des contributions de la moitié de ses citoyens ».

 

Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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